À la frontière américaine, les gaz lacrymogènes utilisés contre la caravane de migrants divisent l’opinion

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Les gaz lacrymogènes utilisés contre les migrants choquent la communauté internationale. Des associations se lèvent pour subvenir à leurs besoins. Mais certains rappellent que l’accueil de la caravane doit se faire dans le respect de la législation.

Depuis l’arrivée de la caravane de migrants centraméricains, la tension augmente à la frontière mexicaine. Des milliers de migrants campent sur un stade à Tijuana. La ruée vers la frontière américaine est accompagnée de manifestations quotidiennes. Pendant que des centaines de migrants scandent dans les rues « Nous ne sommes pas des criminels ! Nous sommes des travailleurs acharnés ! », 500 autres ont tenté de franchir la frontière « de manière violente » selon le gouvernement mexicain. Pendant 5 heures le poste frontalier a été fermé et des gaz lacrymogènes ont été utilisés par les agents du gouvernement américain pour disperser la foule. Si la photo d’une mère tentant de fuir ces gaz avec ses 2 filles, devenue virale sur les réseaux sociaux, choque évidemment la communauté internationale, la situation des migrants divisent l’opinion, comme le rapporte le Christian Post.

Shane Clairbone dénonce la « vraie guerre de Noël » et rappelle que pour Jésus non plus il n’y avait pas de place.

Soeur Margaret Magee, présidente du Franciscan Action Network, dénonce elle aussi l’accueil fait aux migrants.

« Les photos d’enfants séparés de leurs parents étaient assez choquantes, mais nous ne savons même pas comment exprimer notre indignation face aux photos de mères et d’enfants fuyant des gaz lacrymogènes tirés par des agents américains à un poste-frontière. [...] Nous nous rappelons que nos Écritures saintes nous ont ordonné d’accueillir des étrangers, de prendre soin de ceux qui sont pauvres, d’aimer les autres comme Dieu nous aime. »

Le révérend Samuel Rodriguez rappelle que les chrétiens sont « les mains et les pieds de Jésus et répondent aux besoins très concrets et immédiats des personnes récemment venues aux États-Unis ». Il tient également à préciser que le gouvernement de Trump n’est pas le premier à utiliser des gaz lacrymogènes :

« Il est important de réaliser que les gaz lacrymogènes ont également été utilisés pendant les années Obama et Bush ; c’est maintenant beaucoup plus politisé et notre attention est beaucoup plus centrée sur ce qui se passe à la frontière sud. »

D’autres voix se lèvent pour prôner le respect de la légalité, comme le révérend Tony Suarez qui rappelle qu’il existe de « bonnes manières » de demander l’asile aux États-Unis, mais tient à évoquer la citation d’Emma Lazarus inscrite sur la Statue de la Liberté :

« Si ce n’est pas juste de demander l’asile, retirez cette plaque de la Statue de la Liberté :
Donne-moi tes pauvres, tes exténués,
Tes masses innombrables aspirant à vivre libres,
Le rebus de tes rivages surpeuplés,
Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête me les rapporte
Je dresse ma lumière au-dessus de la porte d’or ! »

Amilcar Arroyo, éditeur du journal El Mensajero, dénonce quant à lui la violence, de quel côté qu’elle provienne.

« Quel que soit le groupe de personnes, la violence n’est pas juste. Les personnes qui jettent des pierres doivent être séparées de cette caravane. Ils cherchent l’asile, oui, mais ils doivent utiliser les moyens appropriés. »

Joseph Garcia, 32 ans, migrant du Honduras crie quant à lui son désespoir aux journalistes :

« Ils veulent que nous attendions au Mexique, mais je suis désespéré. Ma petite fille est malade et je n’ai même pas d’argent pour acheter du lait. Je ne peux plus le supporte. »

La rédaction

Crédit image : ironwas/Shutterstock


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